La villa romaine d'En Marcy sort de terre à Saint-Prex


     


Des sondages réalisés par l'Archéologie cantonale en mai 2014 ont révélé la présence des vestiges de l'important établissement romain découvert au XIXe, sur une parcelle de vigne vouée à la construction de deux habitations.

Cette villa romaine était connue par des découvertes anciennes dont la localisation était encore imprécise. Une vaste région archéologique avait donc été créée pour en assurer la protection. Dans les années 1999-2000, des fouilles ponctuelles ont mis en évidence des structures attribuées à la pars rustica (exploitation agricole), première fenêtre sur un site dont on soupçonnait l'importance sur le territoire. Au mois de mai 2014, à plus de 100 m au nord-ouest de ces découvertes, les sondages préalables à la construction de deux habitations ont révélé des murs, un sol en mortier et des structures renvoyant à un espace thermal. La pars urbana (habitat) de la villa était enfin mise au jour.

La fouille archéologique préventive, confiée à la société Archeodunum SA, a été réalisée entre le 11 août et le 3 octobre 2014. Cette intervention a permis de dégager les vestiges sur une surface de plus de 700 m2. Les premiers éléments de datation indiquent que l'ensemble de ces bâtiments, constitutif d'un complexe rural beaucoup plus vaste a fonctionné du 1er au 4e s. ap. J.-C. Ils ont probablement succédé à une ferme protohistorique dont ne subsistent que des vestiges mobiliers.
Les opérations ont mis au jour des espaces de circulation (cours, portiques), des pièces d'habitation ou de service ainsi qu'une zone thermale remarquablement conservée, caractérisée notamment par deux pièces chauffées par le sol au moyen de foyers semi-enterrés. De manière générale, les différents aménagements mis en évidence au sein des bâtiments (murs maçonnés ou en terre et en bois, couvertures de tuiles, niveaux de sols en mortier, en gravier ou en terre battue, etc.) témoignent de la variété des modes de construction romains et de leur évolution au cours des siècles. En outre, les éléments architectoniques ou décoratifs rencontrés (colonnes en pierre, placages de marbre, peintures murales, etc.) reflètent un cadre de vie luxueux, dont on pourra saisir le fonctionnement quotidien par l'étude du mobilier récolté (vaisselle en céramique et en verre, monnaies, ossements animaux, etc.).

À l'échelle régionale, cette découverte exceptionnelle s'ajoute à la liste restreinte des villae antiques explorées sur l'arc lémanique (Pully, Commugny, Ecublens) et constitue d'ores et déjà un précieux témoignage des processus de romanisation touchant le territoire helvète au tournant de notre ère.


29/10/2014


Lu 266 fois


Nouveau commentaire :
Facebook Twitter