COVID-19 amplifie les tendances dans l’immobilier


     


Cliquez sur l’image pour consulter l’étude du Crédit Suisse
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Credit Suisse estime qu'il est probable que de nombreuses entreprises maintiendront le bureau comme le lieu de travail central à moyen terme. Il en résulte que la demande en surfaces de bureaux devrait donc moins se contracter sur le long terme que ne le signalent pour l'heure les cours en bourse des titres immobiliers axés sur les surfaces commerciales, calculent les économistes de la grande banque.

Il n'en demeure pas moins que le télétravail a réussi sa percée grâce à la pandémie. Ainsi, dans son "Moniteur de l'immobilier suisse" pour le troisième trimestre, le numéro deux bancaire helvétique table à plus long terme sur une diminution sensible de la demande en surfaces de bureaux, de l'ordre de 15%.
Mais vu que les autres tendances du marché telles que la numérisation, la tertiarisation de l'industrie et la croissance économique continuent d'influencer positivement la demande en surfaces de bureaux, Credit Suisse prévoit à long terme un besoin de surfaces constant, soit une stagnation de la demande.

La grande banque va même plus loin: si le virus persistait encore quatre à cinq ans, des facteurs de micro localisation tels que le calme, l'ensoleillement, les infrastructures disponibles, etc. pourraient jouer un rôle nettement plus élevé dans le choix du lieu de domicile.

Avec comme conséquence que les sites résidentiels dans la périphérie deviendraient soudain plus attrayants car de nombreux salariés ne devraient plus faire chaque jour la navette vers leur bureau.

Au final, les écarts de prix ville-campagne, actuellement très marqués, se réduiraient également quelque peu, notent les économistes.

Le Moniteur s'est aussi penché sur le résidentiel pour constater que les incertitudes sur les conséquences de la pandémie ont encore fait baisser la demande en logements, qui avait déjà perdu de son élan.

En fin de compte, la croissance des surfaces inoccupées s'est à nouveau légèrement accélérée. Le nombre des logements vacants, qui se situe à des niveaux record, a progressé en 2020 avec 3449 nouvelles unités pour s'établir à 78'832 logements vides, suite à une hausse de 3029 l'année dernière. De la sorte, le taux de vacance des logements en location se positionne désormais à un niveau élevé de 2,75%.

Hausse de prix pour les propriétés

Les économistes du Credit Suisse observent que le marché du logement locatif manquera donc cette année, mais aussi l'année prochaine, du dynamisme nécessaire pour absorber entièrement les nouvelles unités d'habitation arrivant sur le marché. Le nombre de logements locatifs vides devrait par conséquent continuer d'augmenter en 2021.

Avec en filigrane le coronavirus et le confinement, le nombre des permis de construire s'est effondré de 21% en mars et en avril. Toutefois ce recul a déjà été largement compensé dès le second trimestre avec un bond d'un plus de 15%.

Si l'augmentation des surfaces vacantes accroît les risques pour les propriétaires immobiliers et complique leur commercialisation, elle ne parvient pas à corriger la création excessive de logements locatifs. Dans le meilleur des cas elle l'atténue, remarque Credit Suisse.

Au niveau des propriétés, l'expansion attendue dans les 6 à 18 prochains mois se situe encore à 0,8% du parc de logements. Or les derniers chiffres des demandes ne montrent aucun renversement de tendance.

Tant que l'environnement de taux négatifs se maintiendra et que la demande en immeubles plurifamiliaux demeurera soutenue, les promoteurs continueront en de nombreux endroits de se concentrer sur la réalisation d'appartements locatifs plutôt que de logements en propriété, en raison d'une vente plus aisée pour les promoteurs.
La rareté de l'offre garantit une poursuite de la hausse des prix pour les logements en propriété, concluent les économistes.

09/10/2020


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